Le Moulinet-sur-Solin

Le Solin autrefois appelé la Vézine, qui y prend sa source dans l’étang de la Bernaudière, faisait tourner quelques moulins qui ont donné son nom au village. Il passe au pied des vestiges d’un château naguère puissamment fortifié, élevé au début du XIIe s. par Blanchard de Lorris, sur cette terre reçue de Louis VI le Gros qui l’avait lui-même acquise de l’abbaye de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire). Un peu plus tard, la terre est retournée au roi Louis VII qui la remet à l’abbé de Saint-Benoît. Ce sont ces religieux qui ont bâti au XIIe s. l’église dédiée à saint Philippe et à saint Loup : ce petit sanctuaire de campagne plein de charme, en partie reconstruit au XIXe s., aujourd’hui remarquablement restauré, a gardé son beau portail roman à arc brisé et pointes de diamant, inscrit aux MH.

Le saviez-vous ? Riche d’histoire, Le Moulinet-sur-Solin l’est aussi de légendes et d’anciennes croyances. Ainsi la tradition populaire a-t-elle toujours appelé la vieille forteresse féodale « château de la Reine-Blanche », du nom de la reine Blanche de Castille qui s’y rendait, dit-on, quand la cour de son fils saint Louis résidait à Lorris. A ce lointain souvenir est attachée une légende locale restée longtemps vivace, selon laquelle la reine Blanche de Castille apparaissait à minuit sur le tumulus de la Bernaudière, accompagnée de ses demoiselles d’honneur, toujours vêtues de blanc. Et les paysans évitaient de se trouver la nuit dans ces parages par crainte de rencontrer ces revenants. L’église du Moulinet était autrefois le centre d’un pèlerinage à saint Loup, très fréquenté et fêté en grande pompe : on venait parfois de loin pour invoquer ce saint qui guérissait entre autres les enfants de la peur.